A la classe ouvrière socialiste
Camarades,
A propos de la formation en Angleterre d’un Comité national pour traiter les affaires du Congrès International, The Socialist Party of Great Britain vient de recevoir un communiqué du secrétaire de la délégation anglaise au Congrès d’Amsterdam en invitant le Parti à lui faire savoir s’il nous était convenable d’assister à une conférence pour discuter ce projet. Nous avons refusé de prendre Aucune part à cette entreprise croyant que le Parti Socialiste seul doit traiter de ces questions, et en considérant la constitution de la section anglaise au Congrès tenu à Amsterdam, où le Parti était représenté, un tel comité ne saurait pas être en nulle façon socialiste. Dans une autre part de ce numéro se trouve la correspondance en son entier, et nous profitons de l’occasion pour adresser la parole à la classe ouvrière Socialiste touchant les questions graves dont il s’agit.
A ceux qui ont suivi d’une manière intelligente les délibérations des Congrès Internationaux antérieures, il est clair que ces réunions sont dans le besoin d’un caractère déterminé vu qu’il y a encore beaucoup de confusion dans l’interprétation des résolutions prises.
Franchement nous admettons que le Congrès international court de grands dangers et difficultés, par suite d’une organisation telle qu’elle est, mais nous sommes d’avis que ces malheureux résultats sont inévitables puisqu’il y a des organisations et individus qui participent aux délibérations du Congrès sans avoir ni les connaissances ni le droit de prendre la parole dans le parlement de la classe ouvrière.
Des faits bien connus ici affermissent le S.P.G.B. dans cette opinion et démontrent clairement les sentiments qu’animent quelques-uns des délégués qui ont pris part au Congrès d’Amsterdam. Nos délégués y ont trouvé des organisations telles que l’ Independent Labour Party, le Labour Representation Committee, la Social Democratic Federation, et la Fabian Society, réclamant le droit de séance dans cette assemblée et parvenant à se faire accorder ce droit comme des organisations socialistes. Ainsi se virent les défenseurs du Capitalisme, de l’exploitation des enfants ; les amis du compromis et de la réforme; et les marionnettes de la réaction bourgeoise se déguisant en Révolutionnaires pour confondre les ouvriers et prostituer le nom et même l’esprit du Socialisme.
L’Independent Labour Party et la Social Democratic Federation, tous les deux soutiennent des représentants de la classe capitaliste dans le champ de politique; le I.L.P. rejette définitivement la lutte des classes dans son organe official, tandis que le S.D.F. admettent dans “Justice” qu’il y ait des circonstances où la classe ouvrière militante pourrait avantageusement mettre de côté la doctrine de la lutte des classes. La Fabian Society n’est pas une organisation de la classe ouvrière et tient pour le Capitalisme de l’État. Le Labour Representation Committee n’est que l’extrême gauche du Parti Libéral et refuse d’appuyer aucun candidat Socialiste.
Le S.P.G.B. refuse donc de trahir les intérêts de la classe ouvrière ou de se rendre ridicule en prenant part à la conférence proposée vu que d’y assister serait d’admettre le droit de ces organisations de s’occuper au nom du Socialisme des résolutions du Congrès de la classe ouvrière Internationale.
Dans le but d’établir les Congrès Internationaux prochains sur les bases solides du Socialisme et d’assurer la représentation équitable de tous les Partis Socialistes de bonne foi, le S.P.G.B. s’occupe de préparer une note pour la considération du Bureau International et tous les Partis Socialistes dans l’espoir que l’on prendra des mesures pour éviter en quelque sorte le retour de la confusion d’autrefois et réaliser l’unification de la classe ouvrière du monde fondée sur les véritables principes du Socialisme.
Le COMITE EXECUTIF
du Parti Socialiste de Grande-Bretagne.
Londres. Janvier 1905