Les ressources du globe sont depuis longtemps plus que suffisantes pour nourrir, vêtir, abriter tous les individus de la planète. L’obstacle à l’abondance n’est pas technique, mais social. C’est la propriété de classe des moyens de production et leur utilisation en conséquence pour réaliser des profits plutôt que pour satisfaire les besoins humains. La production dans le seul but de son utilisation est possible seulement à partir de la propriété collective des moyens d’existence. Cela – le socialisme –, c’est l’unique objectif du Parti Socialiste du Canada et d’autres partis du Mouvement pour le socialisme mondial.
Le socialisme east nécessairement universel et ne peut provenir que de l’action de la classe travailleuse internationale. Ceux qui produisent les richesses du monde n’ont pas de patrie. Ils ont un intérêt en commun, indépendamment de la langue qu’ils parlent, de la couleur de leur peau, ou de l’endroit où ils vivent. Cet intérêt est, tant que le capitalisme existe, de s’unir pour protéger leur niveau de vie, mais, plus encore, d’instaurer le socialisme.
Le socialisme, en tant que communauté mondiale démocratique avec la propriété collective et la production en vue de la consommation n’existe nulle part. Les pays qui se prétendent socialistes, soit ont un régime de capitalisme d’Etat, soit exercent le pouvoir politique pour promouvoir rapidement le capitalisme.
Le “socialisme” demeure un slogan populaire auprès de nombreux travailleurs, mais, malheureusement, n’est pas toujours clairement compris, grâce à la confusion répandue par les partis communistes et sociaux-démocrates du monde. Les partis communistes prétendaient que le socialisme existait dans l’URSS (dont le régime était en réalité le capitalisme d’Etat). Les partis sociaux-démocrates sont des partis réformistes avec un pitoyable passé de simple gestion du capitalisme. Ecoeurés par la faillite et la déloyauté de ces deux partis, des travailleurs ont cherché ailleurs, auprès des trotskystes et des anarchistes.
Or, ces groupes n’ont pas non plus une base saine. Ils ne sont même pas clairs quant à ce qu’ils entendent eux-mêmes par “socialisme”. Les trotskystes proclament le principe anti-socialiste d’un parti d’avant-garde pour diriger les travailleurs. Les anarchistes ignorent jusqu’à la nécessité vitale de la prise du pouvoir politique avant la mise en marche de la révolution socialiste.
Un parti socialiste bien conçu doit d’abord être clair quant à ce qu’est le socialisme et en faire son but unique et immédiat, refusant de revendiquer des réformes au capitalisme. Car, l’histoire du mouvement ouvrier le prouve, chaque fois qu’un parti essaye de conjuguer la lutte pour le socialisme avec un programme de réformes, il abandonne en fin de compte le socialisme en faveur des réformes.
Un parti socialiste doit poser que le socialisme ne peut se passer de, ni précéder la volonté de la majorité de la classe travailleuse. Sa tâche immédiate doit donc être de gagner les travailleurs au socialisme. La classe capitaliste a le moyen de préserver ses privilèges économiques parce qu’elle contrôle l’Etat. Si, donc, nous voulons transformer la société il nous faut prendre le pouvoir de ses mains. A partir d’une majorité qui comprend et souhaite le socialisme, les travailleurs seront pleinement capables d’utiliser les institutions démocratiques pour ce faire.